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CONTES ARABES.

ble. Elles avoient chacune à la main un éventail, dont elles devoient se servir pour donner de l’air à Abou Hassan, pendant qu’il seroit à table.

Si jamais mortel fut charmé, ce fut Abou Hassan lorsqu’il entra dans ce magnifique salon. À chaque pas qu’il y faisoit, il ne pouvoit s’empêcher de s’arrêter pour contempler à loisir toutes les merveilles qui se présentoient à sa vue. Il se tournoit à tout moment de côté et d’autre, avec un plaisir très-sensible de la part du calife qui l’observoit très-attentivement. Enfin, il s’avança jusqu’au milieu et il se mit à table. Aussitôt les sept belles dames qui étoient à l’entour, agitèrent l’air toutes ensemble avec leurs éventails, pour rafraîchir le nouveau calife. Il les regardoit l’une après l’autre ; et après avoir admiré la grâce avec laquelle elles s’acquittoient de cet office, il leur dit avec un souris gracieux, qu’il croyoit qu’une seule d’entr’elles suffisoit pour lui donner tout l’air dont il auroit besoin ; et il voulut que les six autres se