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LES MILLE ET UNE NUITS,

qui l’avoit gouverné jusqu’alors ; et dès qu’elle lui eut assuré qu’il étoit parfaitement bien rétabli dans son bon sens, il vint, l’examina, et le mit en liberté en sa présence.

Abou Hassan retourna chez lui, et il y demeura plusieurs jours, afin de rétablir sa santé par de meilleurs alimens que ceux dont il avoit été nourri dans l’hôpital des fous. Mais dès qu’il eut à-peu-près repris ses forces, et qu’il ne se ressentit plus des incommodités qu’il avoit souffertes par les mauvais traitemens qu’on lui avoit faits dans sa prison, commença à s’ennuyer de passer les soirées sans compagnie. C’est pourquoi il ne tarda pas à reprendre le même train de vie qu’auparavant ; c’est-à-dire qu’il recommença de faire chaque jour une provision suffisante pour régaler un nouvel hôte le soir.

Le jour qu’il renouvela la coutume d’aller, vers le coucher du soleil, au bout du pont de Bagdad, pour y arrêter le premier étranger qui se présenteroit, et le prier de lui faire