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CONTES ARABES.

Les dames, Mesrour et tous les officiers de la chambre, en gardant un grand silence, demeurèrent chacun dans leur place avec un grand respect. « Hélas, s’écria Abou Hassan en se mordant les doigts, et si haut que le calife l’entendit avec joie, me voilà retombé dans le même songe et dans la même illusion qu’il y a un mois : je n’ai qu’à m’attendre encore une fois aux coups de nerf de bœuf, à l’hôpital des fous et à la cage de fer. Dieu tout-puissant, ajouta-t-il, je me remets entre les mains de votre divine Providence ! C’est un malhonnête homme que je reçus chez moi hier au soir, qui est la cause de cette illusion et des peines que j’en pourrai souffrir. Le traitre et le perfide qu’il est, m’avoit promis avec serment qu’il fermeroit la porte de ma chambre en sortant de chez moi ; mais il ne l’a pas fait, et le diable y est entré, qui me bouleverse la cervelle par ce maudit songe de Commandeur des croyans, et par tant d’autres fantômes dont il me fas-