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CONTES ARABES.

n’avez qu’à me dire ce qu’il faut que je fasse, et vous verrez que je m’y emploierai de mon mieux. »

« Je m’attendois bien, reprit Abou Hassan, que vous ne me manqueriez pas dans cette affaire, qui vous touche autant que moi. Voici donc le moyen que j’ai imaginé pour faire en sorte que l’argent ne nous manque pas dans le besoin que nous en avons, au moins pour quelque temps. Il consiste dans une petite tromperie que nous ferons, moi au calife, et vous à Zobéïde, et qui, j’en suis sûr, les divertira, et ne nous sera pas infructueuse. Je vais vous dire quelle est la tromperie que j’entends : c’est que nous mourions tous deux. »

« Que nous mourions tous deux, interrompit Nouzhatoul-Aoaudat ! Mourez si vous voulez tout seul, pour moi, je ne suis pas lasse de vivre, et je ne prétends pas, ne vous en déplaise, mourir encore sitôt. Si vous n’avez pas d’autre moyen à me proposer que celui-là, vous pouvez l’exécuter vous-même ; car je vous