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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, V.djvu/344

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LES MILLE ET UNE NUITS,

tirant. Il suivit le trésorier ; et aussitôt que la bourse et la pièce de brocard lui eurent été mises entre les mains, il retourna chez lui très-content et bien satisfait en lui-même d’avoir trouvé si promptement et si facilement de quoi suppléer à la nécessité où il s’étoit trouvé, et qui lui avoit causé tant d’inquiétudes.

Nouzhatoul-Aouadat fatiguée d’avoir été si long-temps dans une si grande contrainte, n’attendit pas qu’Abou Hassan lui dit de quitter la triste situation où elle étoit. Aussitôt qu’elle entendit ouvrir la porte, elle courut à lui : « Hé bien, lui dit-elle, le calife a-t-il été aussi facile à se laisser tromper que Zobéïde ? »

« Vous voyez, répondit Abou Hassan (en plaisantant et en lui montrant la bourse et la pièce de brocard), que je ne sais pas moins bien faire l’affligé pour la mort d’une femme qui se porte bien, que vous la pleureuse pour celle d’un mari qui est plein de vie. »

Abou Hassan cependant se dou-