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CONTES ARABES.

voulez donner, en m’annonçant la mort de mon esclave pour la sienne. »

Le calife qui croyoit être parfaitement bien informé de la mort de l’esclave, et qui avoit sujet de le croire, par ce qu’il avoit vu et entendu, se mit à rire et à hausser les épaules, d’entendre ainsi parler Zobéïde. « Mesrour, dit-il en se tournant de son côté et lui adressant la parole, que dis-tu du discours de la princesse ? N’est-il pas vrai que les dames ont quelquefois des absences d’esprit, qu’on ne peut que difficilement pardonner ? Car enfin tu as vu et entendu aussi bien que moi. » Et en se retournant du côté de Zobéïde : « Madame, lui dit-il, ne versez plus de larmes pour la mort d’Abou Hassan, il se porte bien. Pleurez plutôt la mort de votre chère esclave : il n’y a qu’un moment que son mari est venu dans mon appartement tout en pleurs et dans une affliction qui m’a fait de la peine, m’annoncer la mort de sa femme. Je lui ai fait don-