Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, V.djvu/375

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
365
CONTES ARABES.

barrassante ; il avoit beau rêver, il ne savoit que penser de toutes ces contrariétés. La princesse de son côté, aussi bien que Mesrour, la nourrice et les femmes esclaves qui étoient là présentes, ne savoient que croire de cette aventure, et gardoient le silence. Le calife enfin prit la parole : « Madame, dit-il, en s’adressant à Zobéïde, je vois bien que nous sommes tous des menteurs, moi le premier, toi Mesrour, et toi nourrice : au moins il ne paroît pas que l’un soit plus croyable que l’autre ; ainsi levons-nous, et allons nous-mêmes sur les lieux reconnoître de quel côté est la vérité. Je ne vois pas un autre moyen de nous éclaircir de nos doutes, et de nous mettre l’esprit en repos. »

En disant ces paroles, le calife se leva, la princesse le suivit, et Mesrour, en marchant devant pour ouvrir la portière : « Commandeur des croyans, dit-il, j’ai bien de la joie que votre Majesté ait pris ce parti ; et j’en aurai une bien plus grande,