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LES MILLE ET UNE NUITS,

« Point du tout, ne craignez rien, reprit Abou Hassan d’un sang froid imperturbable ; avez-vous déjà oublié ce que nous avons dit là-dessus ? Faisons seulement les morts, vous et moi, comme nous l’avons déjà fait séparément, et comme nous en sommes convenus, et vous verrez que tout ira bien. Du pas dont ils viennent, nous serons accommodés avant qu’ils soient à la porte. »

En effet, Abou Hassan et sa femme prirent le parti de s’envelopper du mieux qu’il leur fut possible, et en cet état, après qu’ils se furent mis au milieu de la chambre, l’un près de l’autre, couverts chacun de leur pièce de brocard, ils attendirent en paix la belle compagnie qui leur venoit rendre visite.

Cette illustre compagnie arriva enfin. Mesrour ouvrit la porte, et le calife et Zobéïde entrèrent dans la chambre, suivis de tous leurs gens. Ils furent fort surpris, et ils demeurèrent comme immobiles à la vue de ce spectacle funèbre qui se pré-