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LES MILLE ET UNE NUITS,

méchant, opiniâtre, désobéissant à son père et à sa mère. Sitôt qu’il fut un peu grand, ses parens ne le purent retenir à la maison ; il sortoit dès le matin, et il passoit les journées à jouer dans les rues et dans les places publiques, avec de petits vagabonds qui étoient même au-dessous de son âge.

Dès qu’il fut en âge d’apprendre un métier, son père, qui n’étoit pas en état de lui en faire apprendre un autre que le sien, le prit en sa boutique, et commença à lui montrer de quelle manière il devoit manier l’aiguille ; mais ni par douceur, ni par crainte d’aucun châtiment, il ne fut pas possible au père de fixer l’esprit volage de son fils : il ne put le contraindre à se contenir, et à demeurer assidu et attaché au travail, comme il le souhaitoit. Sitôt que Mustafa avoit le dos tourné, Aladdin s’échappoit, et il ne revenoit plus de tout le jour. Le père le châtioit ; mais Aladdin étoit incorrigible ; et à son grand regret, Mustafa fut obligé