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CONTES ARABES.

voir. » Cependant ils avançoient toujours plus avant dans la campagne ; et le rusé magicien qui avoit envie d’aller plus loin pour exécuter le dessein qu’il avoit dans la tête, prit occasion d’entrer dans un de ces jardins. Il s’assit près d’un grand bassin, qui recevoit une très-belle eau par un muffle de lion de bronze, et feignit qu’il étoit las, afin de faire reposer Aladdin. « Mon neveu, lui dit-il, vous devez être fatigué aussi bien que moi ; reposons-nous ici pour reprendre des forces ; nous aurons plus de courage à poursuivre notre promenade. »

Quand ils furent assis, le magicien africain tira d’un linge attaché à sa ceinture, des gâteaux et plusieurs sortes de fruits dont il avoit fait provision, et il l’étendit sur le bord du bassin. Il partagea un gâteau entre lui et Aladdin ; et à l’égard des fruits, il lui laissa la liberté de choisir ceux qui seroient le plus à son goût. Pendant ce petit repas, il entretint son prétendu neveu de