Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, V.djvu/435

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
425
CONTES ARABES.

de patience, je ne serai pas long-temps à vous en apporter. J’ai un peu de fil de coton de mon travail ; je vais le vendre, afin de vous acheter du pain et quelque chose pour notre dîner. » « Ma mère, reprit Aladdin, réservez votre fil de coton pour une autre fois, et donnez-moi la lampe que j’apportai hier ; j’irai la vendre, et l’argent que j’en aurai servira à nous avoir de quoi déjeûner et dîner, et peut-être de quoi souper. »

La mère d’Aladdin prit la lampe où elle l’avoit mise. « La voilà, dit-elle à son fils ; mais elle est bien sale, pour peu qu’elle soit nettoyée, je crois qu’elle en vaudra quelque chose davantage. » Elle prit de l’eau et un peu de sable fin pour la nettoyer ; mais à peine eut-elle commencé à frotter cette lampe, qu’en un instant, en présence de son fils, un génie hideux et d’une grandeur gigantesque s’éleva et parut devant elle, et lui dit d’une voix tonnante :

« Que veux-tu ? Me voici prêt à t’obéir, comme ton esclave, et