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CONTES ARABES.

treté avec laquelle Aladdin persistoit dans un dessein si éloigné du bon sens. « Mon fils, lui dit-elle encore, je suis votre mère ; et comme une bonne mère qui vous ai mis au monde, il n’y a rien de raisonnable ni de convenable à mon état et au vôtre, que je ne sois prête à faire pour l’amour de vous. S’il s’agissoit de parler de mariage pour vous avec la fille de quelqu’un de nos voisins, d’une condition pareille ou approchante de la vôtre, je n’oublierois rien, et je m’emploierois de bon cœur en tout ce qui seroit de mon pouvoir ; encore pour y réussir faudroit-il que vous eussiez quelques biens ou quelques revenus, ou que vous sussiez un métier. Quand de pauvres gens comme nous veulent se marier, la première chose à quoi ils doivent songer, c’est d’avoir de quoi vivre. Mais sans faire réflexion sur la bassesse de votre naissance, sur le peu de mérite et de biens que vous avez, vous prenez votre vol jusqu’au plus haut degré de la fortune, et vos prétentions ne sont