Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, V.djvu/470

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
460
LES MILLE ET UNE NUITS,

dé ces pierreries que comme des bijoux propres à jouer ; et il ne s’en étoit chargé que dans cette vue, et sans autre connoissance.

Après avoir admiré quelque temps la beauté du présent, Aladdin reprit la parole : « Ma mère, dit-il, vous ne vous excuserez plus d’aller vous présenter au sultan, sous prétexte de n’avoir pas un présent à lui faire ; en voilà un, ce me semble, qui fera que vous serez reçue avec un accueil des plus favorables. »

Quoique la mère d’Aladdin, nonobstant la beauté et l’éclat du présent, ne le crût pas d’un prix aussi grand que son fils l’estimoit, elle jugea néanmoins qu’il pouvoit être agréé, et elle sentoit bien qu’elle n’avoit rien à lui répliquer sur ce sujet ; mais elle en revenoit toujours à la demande qu’Aladdin vouloit qu’elle fît au sultan, à la faveur du présent ; cela l’inquiétoit toujours fortement. « Mon fils, lui disoit-elle, je n’ai pas de peine à concevoir que le présent fera son effet, et que le sultan voudra