Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, V.djvu/473

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
463
CONTES ARABES.

qu’elle avoit tout lieu d’en douter. « Mon fils, dit-elle à Aladdin, si le sultan me reçoit aussi favorablement que je le souhaite pour l’amour de vous, s’il écoute tranquillement la proposition que vous voulez que je lui fasse, mais si après ce bon accueil il s’avise de me demander où sont vos biens, vos richesses et vos états, car c’est de quoi il s’informera avant toutes choses, plutôt que de votre personne ; si, dis-je, il me fait cette demande, que voulez-vous que je lui réponde ? »

« Ma mère, répondit Aladdin, ne nous inquiétons point par avance d’une chose qui peut-être n’arrivera pas. Voyons premièrement l’accueil que vous fera le sultan, et la réponse qu’il vous donnera. S’il arrive qu’il veuille être informé de tout ce que vous venez de dire, je verrai alors la réponse que j’aurai à lui faire. J’ai confiance que la lampe, par le moyen de laquelle nous subsistons depuis quelques années, ne me manquera pas dans le besoin. »