Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, V.djvu/67

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
57
CONTES ARABES.

seulement, il entra dans son appartement.

Comme il ne doutoit pas que Tourmente n’y fût avec la mère et la fille d’Abou Aïbou, il ordonna qu’on les lui amenât. Elles se prosternèrent devant lui. Il les fit relever ; et il trouva Force des cœurs si belle, qu’après l’avoir considérée avec attention : « J’ai tant de douleur, lui dit-il, d’avoir traité si indignement vos charmes, que je leur dois une réparation qui surpasse l’offense que je leur ai faite. Je vous épouse, et par-là je punirai Zobéïde, qui deviendra la première cause de votre bonheur, comme elle l’est de vos malheurs passés. Ce n’est pas tout, ajouta-t-il en se tournant vers la mère de Ganem, madame, vous êtes encore jeune, et je crois que vous ne dédaignerez pas l’alliance de mon grand visir : je vous donne à Giafar ; et vous, Tourmente, à Ganem. Que l’on fasse venir un cadi et des témoins, et que les trois contrats soient dressés et signés tout-à-l’heure. » Ganem voulut repré-