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CONTES ARABES.

désormais tous les conseils de sa mère, et ceux des sages visirs dont elle avoit fait choix pour l’aider à soutenir le poids du gouvernement. Mais dès la première nuit qu’il fut de retour en son palais, il vit en songe pour la troisième fois le vieillard qui lui dit :

« Ô courageux Zeyn, le temps de ta prospérité est enfin venu. Demain matin, d’abord que tu seras levé, prends une pioche, et va fouiller dans le cabinet du feu roi : tu y découvriras un grand trésor. »

Le prince ne fut pas plutôt réveillé qu’il se leva. Il courut à l’appartement de la reine, et lui raconta avec beaucoup de vivacité le nouveau songe qu’il venoit de faire. « En vérité, mon fils, dit la reine en souriant, voilà un vieillard bien obstiné : il n’est pas content de vous avoir trompé deux fois ; êtes-vous d’humeur à vous y fier encore ? » « Non, madame, répondit Zeyn, je ne crois nullement ce qu’il m’a dit ; mais je veux par plaisir visiter le cabinet de mon père. » « Oh, je m’en doutois bien, s’écria la reine en