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LES MILLE ET UNE NUITS,

phire. Il s’imagina qu’elles étoient pleines de vin. « Bon, dit-il, ce vin doit être bien vieux ; je ne doute pas qu’il ne soit excellent. » Il s’approcha de l’une de ces urnes, il en ôta le couvercle, et vit avec autant de surprise que de joie qu’elle étoit pleine de pièces d’or. Il visita les quatre autres l’une après l’autre, et les trouva pleines de sequins. Il en prit une poignée qu’il porta à la reine.

Cette princesse fut dans l’étonnement que l’on peut s’imaginer, quand elle entendit le rapport que le roi lui fit de tout ce qu’il avoit vu. « Ô mon fils, s’écria-t-elle, gardez-vous de dissiper follement tous ces biens, comme vous avez déjà fait ceux du trésor royal ! Que vos ennemis n’aient pas un si grand sujet de se réjouir ! » « Non, madame, répondit Zeyn, je vivrai désormais d’une manière qui ne vous donnera que de la satisfaction. »

La reine pria le roi son fils de la mener dans cet admirable souterrain, que le feu roi son mari avoit