Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, V.djvu/84

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
74
LES MILLE ET UNE NUITS,

ouverte particulièrement aux étrangers. Zeyn s’y fit conduire. Il frappa à la porte. Un esclave ouvra, et lui dit : « Que souhaitez-vous, et qui êtes-vous ? » « Je suis étranger, répondit le prince. J’ai ouï parler de la générosité du seigneur Mobarec, et je viens loger chez lui. » L’esclave pria Zeyn d’attendre un moment ; puis il alla dire cela à son maître, qui lui ordonna de faire entrer l’étranger. L’esclave revint à la porte et dit au prince qu’il étoit le bien venu.

Alors Zeyn entra, traversa une grande cour, et passa dans une salle magnifiquement ornée, où Mobarec qui l’attendoit, le reçut fort civilement et le remercia de l’honneur qu’il lui faisoit de vouloir bien prendre un logement chez lui. Le prince après avoir répondu à ce compliment, dit à Mobarec : « Je suis fils du feu roi de Balsora et je m’appelle Zeyn Alasnam. » « Ce roi, dit Mobarec, a été autrefois mon maître ; mais, Seigneur, je ne lui ai point connu de fils. Quel âge avez-vous ? » « J’ai vingt ans, répondit le