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LES MILLE ET UNE NUITS,

qui défendoient l’entrée du château avec de grosses massues d’acier de la Chine.

« N’allons pas plus avant, dit Mobarec, ces Génies nous assommeroient ; et si nous voulons les empêcher de venir à nous, il faut faire une cérémonie magique. » En même temps il tira d’une bourse qu’il avoit sous sa robe, quatre bandes de taffetas jaune. De l’une il entoura sa ceinture, et en mit une autre sur son dos ; il donna les deux autres au prince qui en fit le même usage. Après cela, Mobarec étendit sur la terre deux grandes nappes, au bord desquelles il répandit quelques pierreries avec du musc et de l’ambre. Il s’assit ensuite sur une de ces nappes, et Zeyn sur l’autre. Puis Mobarec parla dans ces termes au prince : « Seigneur, je vais présentement conjurer le roi des Génies qui habite le palais qui s’offre à nos yeux : puisse-t-il venir à nous sans colère ! Je vous avoue que je ne suis pas sans inquiétude sur la réception qu’il nous fera. Si notre arrivée