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CONTES ARABES.

une lampe neuve pour celle-ci. »

Le magicien africain ne douta pas que ce ne fût la lampe qu’il cherchoit ; il ne pouvoit pas y en avoir d’autres dans le palais d’Aladdin, où toute la vaisselle n’étoit que d’or ou d’argent ; il la prit promptement de la main de l’eunuque ; et après l’avoir fourrée bien avant dans son sein, il lui présenta son panier, et lui dit de choisir celle qui lui plairoit. L’eunuque choisit ; et après avoir laissé le magicien, il porta la lampe neuve à la princesse Badroulboudour ; mais l’échange ne fut pas plutôt fait, que les enfans firent retentir la place de plus grands éclats qu’ils n’avoient encore fait en se moquant, selon eux, de la bêtise du magicien.

Le magicien africain les laissa criailler tant qu’ils voulurent ; mais sans s’arrêter plus long-temps aux environs du palais d’Aladdin, il s’en éloigna insensiblement et sans bruit ; c’est-à-dire sans crier, et sans parler davantage de changer des lampes neuves pour des vieilles. Il n’en vouloit pas