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CONTES ARABES.

que nous nous acquittions de notre devoir, et de nous le pardonner. »

Cette déclaration fut un sujet de grande surprise à Aladdin, qui se sentoit innocent ; il demanda à l’officier s’il savoit de quel crime il étoit accusé ? À quoi il répondit que ni lui ni ses gens n’en savoient rien.

Comme Aladdin vit que ses gens étoient de beaucoup inférieurs au détachement, et même qu’ils s’éloignoient, il mit pied à terre. « Me voilà, dit-il, exécutez l’ordre que vous avez. Je puis dire néanmoins que je ne me sens coupable d’aucun crime, ni envers la personne du sultan, ni envers l’état. » On lui passa aussitôt au cou une chaîne fort grosse et fort longue, dont on le lia aussi par le milieu du corps, de manière qu’il n’avoit pas les bras libres. Quand l’officier se fut mis à la tête de sa troupe, un cavalier prit le bout de la chaîne ; et en marchant après l’officier il mena Aladdin, qui fut obligé de le suivre à pied ; et dans cet état il fut conduit vers la ville.