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CONTES ARABES.

femmes, en regardant au travers d’une jalousie, aperçut Aladdin. Elle courut aussitôt en avertir sa maîtresse. La princesse qui ne pouvoit croire cette nouvelle, vient vite se présenter à la fenêtre, et aperçut Aladdin. Elle ouvrit la jalousie. Au bruit que la princesse fit en l’ouvrant, Aladdin leva la tête, il la reconnut ; et il la salua d’un air qui exprimoit l’excès de sa joie. « Pour ne pas perdre de temps, lui dit la princesse, on est allé vous ouvrir la porte secrète, entrez et montez. » Et elle ferma la jalousie.

La porte secrète étoit au-dessous de l’appartement de la princesse ; elle se trouva ouverte, et Aladdin monta à l’appartement de la princesse. Il n’est pas possible d’exprimer la joie que ressentirent ces deux époux de se revoir après s’être cru séparés pour jamais. Ils s’embrassèrent plusieurs fois, et se donnèrent toutes les marques d’amour et de tendresse qu’on peut s’imaginer, après une séparation aussi triste et aussi peu attendue que la leur. Après ces em-