Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VI.djvu/150

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
142
LES MILLE ET UNE NUITS,

vous étonnez pas de me voir revenir avec un autre habit, et donnez ordre qu’on ne me fasse pas attendre à la porte secrète au premier coup que je frapperai. »

La princesse lui promit qu’on l’attendroit à la porte, et que l’on seroit prompt à lui ouvrir.

Quand Aladdin fut descendu de l’appartement de la princesse, et qu’il fut sorti par la même porte, il regarda de côté et d’autre, et il aperçut un paysan qui prenoit le chemin de la campagne.

Comme le paysan alloit au-delà du palais, et qu’il étoit un peu éloigné, Aladdin pressa le pas ; et quand il l’eut joint, il lui proposa de changer d’habit, et il fit tant que le paysan y consentit. L’échange se fit à la faveur d’un buisson ; et quand ils se furent séparés, Aladdin prit le chemin de la ville. Dès qu’il y fut rentré, il enfila la rue qui aboutissoit à la porte ; et se détournant par les rues les plus fréquentées, il arriva à l’endroit où chaque sorte de marchands et d’artisans avoit sa