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CONTES ARABES.

ment aimée, étoit toujours demeurée dans une grande négligence de sa personne depuis le moment de cette douloureuse séparation. Elle avoit même, pour ainsi dire, oublié la propreté qui sied si bien aux personnes de son sexe, particulièrement après que le magicien africain se fut présenté à elle la première fois, et qu’elle eut appris par ses femmes, qui l’avoient reconnu, que c’étoit lui qui avoit pris la vieille lampe en échange de la neuve, et que par cette fourberie insigne, il lui fut devenu en horreur. Mais l’occasion d’en prendre vengeance, comme il le méritoit, et plus tôt qu’elle n’avoit osé l’espérer, fit qu’elle résolut de contenter Aladdin. Ainsi, dès qu’il se fut retiré, elle se mit à sa toilette, se fit coiffer par ses femmes, de la manière qui lui étoit la plus avantageuse, et elle prit un habit le plus riche et le plus convenable à son dessein. La ceinture dont elle se ceignit n’étoit qu’or et que diamans enchâssés, les plus gros et les mieux assortis ; et elle accompagna la