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LES MILLE ET UNE NUITS,

avoit une pièce de sept ans qui n’étoit pas encore entamée, et que, sans le trop priser, c’étoit un vin qui surpassoit en bonté les vins les plus excellens du monde. « Si ma princesse, ajouta-t-il, veut me le permettre, j’irai en prendre deux bouteilles, et je serai de retour incessamment ? » « Je serois fâchée de vous donner cette peine, lui dit la princesse, il faudroit mieux que vous y envoyassiez quelqu’un. » « Il est nécessaire que j’y aille moi-même, repartit le magicien africain : personne que moi ne sait où est la clef du magasin, et personne que moi aussi n’a le secret de l’ouvrir. » « Si cela est ainsi, dit la princesse, allez donc et revenez promptement. Plus vous mettrez de temps, plus j’aurai d’impatience de vous revoir, et songez que nous nous mettrons à table dès que vous serez de retour. »

Le magicien africain plein d’espérance de son prétendu bonheur, ne courut pas chercher son vin de sept ans, il y vola plutôt, et il revint