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CONTES ARABES.

repartit le sultan, je vous le pardonne dès-à-présent, et il ne vous en arrivera pas le moindre mal : parlez hardiment. »

Quand la mère d’Aladdin eut pris toutes ses précautions, en femme qui redoutoit la colère du sultan sur une proposition aussi délicate que celle qu’elle avoit à lui faire, elle lui raconta fidèlement dans quelle occasion Aladdin avoit vu la princesse Badroulboudour, l’amour violent que cette vue fatale lui avoit inspiré, la déclaration qu’il lui en avoit faite, tout ce qu’elle lui avoit représenté pour le détourner d’une passion non moins injurieuse à sa Majesté, qu’à la princesse sa fille. « Mais, continua-t-elle, mon fils, bien loin d’en profiter et de reconnoître sa hardiesse, s’est obstiné à y persévérer jusqu’au point de me menacer de quelqu’action de désespoir si je refusois de venir demander la princesse en mariage à votre Majesté ; et ce n’a été qu’après m’être fait une violence extrême, que j’ai été contrainte d’avoir cette com-