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LES MILLE ET UNE NUITS,

ils étoient, en quel état ils se trouvoient, et s’ils n’avoient pas besoin du secours l’un de l’autre.

Quelque temps après que le magicien africain eut succombé dans son entreprise contre le bonheur d’Aladdin, son cadet qui n’avoit pas eu de ses nouvelles depuis un an, et qui n’étoit pas en Afrique, mais dans un pays très-éloigné, voulut savoir en quel endroit de la terre il étoit, comment il se portoit, et ce qu’il y faisoit. En quelque lieu qu’il allât, il portoit toujours avec lui son quarré géomantique aussi bien que son frère. Il prit ce quarré, il accommoda le sable, il jeta les points, il en tira les figures, et enfin il forma l’horoscope. En parcourant chaque figure il trouva que son frère n’étoit plus au monde ; qu’il avoit été empoisonné, et qu’il étoit mort subitement ; que cela étoit arrivé à la Chine, et que c’étoit dans une capitale de la Chine située en tel endroit ; et enfin, que celui par qui il avoit été empoisonné étoit un homme de basse naissance, qui avoit