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LES MILLE ET UNE NUITS,

pour l’éxecution de son dessein pernicieux, il s’introduisit dans les lieux les plus fréquentés, et il prêta l’oreille à ce que l’on disoit. Dans un lieu où l’on passoit le temps à jouer à plusieurs sortes de jeux, et où pendant que les uns jouoient, d’autres s’entretenoient, les uns des nouvelles et des affaires du temps, d’autres de leurs propres affaires, il entendit qu’on s’entretenoit et qu’on racontoit des merveilles de la vertu et de la piété d’une femme retirée du monde, nommée Fatime, et même de ses miracles. Comme il crut que cette femme pouvoit lui être utile à quelque chose dans ce qu’il méditoit, il prit à part un de ceux de la compagnie, et il le pria de vouloir bien lui dire plus particulièrement quelle étoit cette sainte femme, et quelle sorte de miracles elle faisoit ?

« Quoi, lui dit cet homme, vous n’avez pas encore vu cette femme ni entendu parler d’elle ? Elle fait l’admiration de toute la ville par ses jeûnes, par ses austérités et par le bon