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CONTES ARABES.

gaieté que j’ai coutume d’y trouver. Est-il arrivé quelque chose pendant mon absence qui vous ait déplu et causé du chagrin ou du mécontentement ? Au nom de Dieu, ne me le cachez pas, il n’y a rien que je ne fasse pour vous le faire dissiper, s’il est en mon pouvoir ! » « C’est peu de chose, reprit la princesse, et cela me donne si peu d’inquiétude, que je n’ai pas cru qu’il eût rejailli sur mon visage pour vous en faire apercevoir. Mais puisque contre mon attente vous y apercevez quelqu’altération, je ne vous en dissimulerai pas la cause, qui est de très-peu de conséquence. J’avois cru avec vous, continua la princesse Badroulboudour, que notre palais étoit le plus superbe, le plus magnifique et le plus accompli qu’il y eût au monde. Je vous dirai néanmoins ce qui m’est venu dans la pensée après avoir bien examiné le salon aux vingt-quatre croisées. Ne trouvez-vous pas comme moi, qu’il n’y auroit plus rien à désirer, si un œuf de roc étoit suspendu au milieu