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LES MILLE ET UNE NUITS,

illuminations, chacun s’efforçoit à qui le feroit avec plus de pompe et de magnificence pour mieux marquer son zèle. Tout le monde enfin donnoit des démonstrations de joie et de réjouissance. Les rues étaient même embarrassées par des officiers en habits de cérémonie, montés sur des chevaux richement harnachés et environnés d’un grand nombre de valets de pied qui alloient et venoient. Elle demanda au marchand chez qui elle achetoit son huile, ce que tout cela signifioit. « D’où venez-vous ma bonne dame, lui dit-il ? Ne savez-vous pas que le fils du grand visir épouse ce soir la princesse Badroulboudour, fille du sultan ? Elle va bientôt sortir du bain, et les officiers que vous voyez, s’assemblent pour lui faire cortège jusqu’au palais où se doit faire la cérémonie. »

La mère d’Aladdin ne voulut pas en apprendre davantage. Elle revint en si grande diligence, qu’elle rentra chez elle presque hors d’haleine. Elle trouva son fils qui ne s’attendoit à rien