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LES MILLE ET UNE NUITS,

prétendoit que les pauvres n’étoient pauvres, que parce qu’ils étaient nés dans la pauvreté, ou que nés avec des richesses, ils les avoient perdues ou par débauche, ou par quelqu’une des fatalités imprévues, qui ne sont pas extraordinaires.

« Mon opinion, disoit-il, est que ces pauvres ne le sont, que parce qu’ils ne peuvent parvenir à amasser une somme d’argent assez grosse pour se tirer de la misère, en employant leur industrie à la faire valoir ; et mon sentiment est, que s’ils venoient à ce point, et qu’ils fissent un usage convenable de cette somme, ils ne deviendroient pas seulement riches, mais même très-opulens avec le temps. »

» Saad ne convint pas de la proposition de Saadi.

« Le moyen que vous proposez, reprit-il, pour faire qu’un pauvre devienne riche, ne me paroît pas aussi certain que vous le croyez. Ce que vous en pensez est fort équivoque, et je pourrois appuyer mon sentiment