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CONTES ARABES.

je fasse des épargnes pour me mettre plus au large, moi et ma famille. Il nous suffit que nous soyons contens du peu que Dieu nous donne, et qu’il nous ôte la connoissance et le désir de ce qui nous manque ; mais nous trouvons que rien ne nous manque, quand nous avons pour vivre ce que nous avons accoutumé d’avoir, et que nous ne sommes pas dans la nécessité d’en demander à personne. »

» Quand j’eus fait tout ce détail à Saadi : « Hassan, me dit-il, je ne suis plus dans l’étonnement où j’étois, et je comprends toutes les raisons qui vous obligent à vous contenter de l’état où vous vous trouvez. Mais si je vous faisois présent d’une bourse de deux cents pièces d’or, n’en feriez-vous pas un bon usage, et ne croyez-vous pas qu’avec cette somme vous deviendriez bientôt au moins aussi riche que les principaux de votre profession ? »

« Seigneur, repris-je, vous me paroissez un si honnête homme, que je suis persuadé que vous ne vou-