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CONTES ARABES.

» Je me tus, et Saadi qui prit la parole, me dit : « Hassan, quand je voudrois me persuader que tout ce que vous venez de nous dire est aussi vrai que vous prétendez nous le faire croire, et que ce ne seroit pas pour cacher vos débauches ou votre mauvaise économie, comme cela pourroit être, je me garderois bien néanmoins de passer outre, et de m’opiniâtrer à faire une expérience capable de me ruiner. Je ne regrette pas les quatre cents pièces d’or dont je me suis privé, pour essayer de vous tirer de la pauvreté ; je l’ai fait par rapport à Dieu, sans attendre autre récompense de votre part, que le plaisir de vous avoir fait du bien. Si quelque chose étoit capable de m’en faire repentir, ce seroit de m’être adressé à vous plutôt qu’à un autre, qui peut-être en auroit mieux profité. » Et en se tournant du côté de son ami : « Saad, continua-t-il, vous pouvez connoître par ce que je viens de dire, que je ne vous donne pas entièrement gain de cause. Il vous est pour-