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CONTES ARABES.

nous en fassions ? Notre gril n’est propre que pour de petits poissons ; et nous n’avons pas de vase assez grand pour le faire cuire au court-bouillon. »

« C’est votre affaire, lui dis-je, accommodez-le comme il vous plaira ; rôti ou bouilli, j’en serai content. » En disant ces paroles je retournai à mon travail.

» En accommodant le poisson, ma femme tira avec les entrailles un gros diamant qu’elle prit pour du verre, quand elle l’eut nettoyé. Elle avoit bien entendu parler de diamans ; et si elle en avoit vu ou manié, elle n’en avoit pas assez de connoissance pour en faire la distinction. Elle le donna au plus petit de nos enfans pour en faire un jouet avec ses frères et ses sœurs qui vouloient le voir et le manier tour-à-tour, en se le donnant les uns aux autres pour en admirer la beauté, l’éclat et le brillant.

» Le soir, quand la lampe fut allumée, nos enfans qui continuèrent leur jeu, en se cédant le diamant