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LES MILLE ET UNE NUITS,

de la beauté, de la belle eau et de l’éclat du diamant, et sur-tout de sa singularité, qui étoit de rendre de la lumière la nuit, sur le rapport de ma femme, d’autant plus croyable, qu’il étoit naïf.

» Le Juif renvoya sa femme avec ordre d’en traiter avec la mienne, de lui en offrir d’abord peu de chose, autant qu’elle le jugeroit à propos, et d’augmenter à proportion de la difficulté qu’elle trouveroit, et enfin de conclure le marché à quelque prix que ce fût.

» La Juive, selon l’ordre de son mari, parla à ma femme en particulier, sans attendre qu’elle se fût déterminée à vendre le diamant, et elle lui demanda si elle en vouloit vingt pièces d’or. Pour un morceau de verre, comme elle le pensoit, ma femme trouva la somme considérable. Elle ne voulut répandre néanmoins ni oui ni non. Elle dit seulement à la Juive qu’elle ne pouvoit l’écouter qu’elle ne m’eût parlé auparavant.

» Dans ces entrefaites, je venois de