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CONTES ARABES.

sultan son père comme elle le doit. Je vais la voir, ajouta-t-elle, et je suis bien trompée, si elle me fait le même accueil. »

Quand la sultane fut habillée, elle se rendit à l’appartement de la princesse, qui n’étoit pas encore levée : elle s’approcha de son lit, et elle lui donna le bon jour, en l’embrassant ; mais sa surprise fut des plus grandes, non-seulement de ce qu’elle ne lui répondoit rien, mais même de ce qu’en la regardant, elle s’aperçut qu’elle étoit dans un grand abattement, qui lui fit juger qu’il lui étoit arrivé quelque chose qu’elle ne pénétroit pas. « Ma fille, lui dit la sultane, d’où vient que vous répondez si mal aux caresses que je vous fais ? Est-ce avec votre mère que vous devez faire toutes ces façons ? Et doutez-vous que je ne sois pas instruite de ce qui peut arriver dans une pareille circonstance que celle où vous êtes ? Je veux bien croire que vous n’ayez pas cette pensée, il faut donc qu’il vous soit arrivé quelqu’autre