Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VI.djvu/363

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
355
CONTES ARABES.

Cassim » Et en lui montrant la pièce d’or que sa femme lui avoit mise entre les mains : « Combien avez-vous de pièces, ajouta-t-il, semblables à celle-ci que ma femme a trouvée attachée au-dessous de la mesure que la vôtre vint lui emprunter hier ? »

À ce discours, Ali Baba connut que Cassim, et la femme de Cassim (par un entêtement de sa propre femme), savoient déjà ce qu’il avoit un si grand intérêt de tenir caché ; mais la faute étoit faite : elle ne pouvoit se réparer. Sans donner à son frère la moindre marque d’étonnement ni de chagrin, il lui avoua la chose, et il lui raconta par quel hasard il avoit découvert la retraite des voleurs, et en quel endroit ; et il lui offrit, s’il vouloit garder le secret, de lui faire part du trésor.

« Je le prétends bien ainsi, reprit Cassim d’un air fier ; mais, ajouta-t-il, je veux savoir aussi où est précisément ce trésor, les enseignes, les marques, et comment je pourrois y entrer moi-même, s’il m’en prenoit