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CONTES ARABES.

quement qu’à celle-ci, et ne s’en départir qu’il n’y eussent réussi.

« Je n’en attendois pas moins de votre courage et de votre bravoure, reprit le capitaine ; mais avant toute chose, il faut que quelqu’un de vous, hardi, adroit et entreprenant aille à la ville, sans armes, et en habit de voyageur et d’étranger, et qu’il emploie tout son savoir-faire pour découvrir si on n’y parle pas de la mort étrange de celui que nous avons massacré comme il le méritoit, qui il étoit, et en quelle maison il demeuroit ? C’est ce qu’il nous est important que nous sachions d’abord, pour ne rien faire dont nous ayons lieu de nous repentir, en nous découvrant nous-mêmes dans un pays où nous sommes inconnus depuis si long-temps, et où nous avons un si grand intérêt de continuer de l’être. Mais afin d’animer celui de vous qui s’offrira pour se charger de cette commission, et l’empêcher de se tromper, en nous venant faire un rapport faux, au lieu d’un véritable qui seroit capable de