Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VI.djvu/399

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
391
CONTES ARABES.

trement, au lieu de nous être utile, elle nous seroit funeste. Pour parvenir à ce but, continua le capitaine, voici ce que j’ai imaginé. Quand je vous l’aurai exposé, si quelqu’un sait un expédient meilleur, il pourra le communiquer. »

Alors il leur expliqua de quelle manière il prétendoit s’y comporter ; et comme ils lui eurent tous donné leur approbation, il les chargea, en se partageant dans les bourgs et dans les villages d’alentour, et même dans les villes, d’acheter des mulets, jusqu’au nombre de dix-neuf, et trente-huit grands vases de cuir à transporter de l’huile, l’un plein, et les autres vuides.

En deux ou trois jours de temps, les voleurs eurent fait tout cet amas. Comme les vases vuides étoient un peu étroits par la bouche pour l’exécution de son dessein, le capitaine les fit un peu élargir ; et après avoir fait entrer un de ses gens dans chacun avec les armes qu’il avoit jugées nécessaires, en laissant ouvert ce qu’il avoit fait