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CONTES ARABES.

bain, elle en charge Abdalla qui n’étoit pas encore allé se coucher, elle met le pot au feu pour le bouillon, et pendant qu’elle écume le pot, la lampe s’éteint. Il n’y avoit plus d’huile dans la maison, et la chandelle y manquoit aussi. Que faire ? Elle a besoin cependant de voir clair pour écumer son pot ; elle en témoigne sa peine à Abdalla.

« Te voilà bien embarrassée, lui dit Abdalla ! Va prendre de l’huile dans un des vases que voilà dans la cour. »

Morgiane remercia Abdalla de l’avis, et pendant qu’il va se coucher près de la chambre d’Ali Baba, pour le suivre au bain, elle prend la cruche à l’huile et elle va dans la cour. Comme elle se fut approchée du premier vase qu’elle rencontra, le voleur qui étoit caché dedans, demanda en parlant bas : « Est-il temps ? »

Quoique le voleur eût parlé bas, Morgiane néanmoins fut frappée de la voix d’autant plus facilement, que le capitaine des voleurs, dès qu’il eut