Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VI.djvu/413

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
405
CONTES ARABES.

vases l’un après l’autre, depuis le premier jusqu’au dernier ou il y avoit de l’huile, dont il remarqua que l’huile étoit notablement diminuée ; et quand il eut fait, il demeura comme immobile, tantôt en jetant les yeux sur les vases, tantôt en regardant Morgiane, sans dire mot, tant la surprise où il étoit étoit grande ! À la fin, comme si la parole lui fut revenue : « Et le marchand, demanda-t-il, qu’est-il devenu ? »

«Le marchand, répondit Morgiane, est aussi peu marchand que je suis marchande. Je vous dirai qui il est, et ce qu’il est devenu. Mais vous apprendrez toute l’histoire plus commodément dans votre chambre ; car il est temps, pour le bien de votre santé, que vous preniez un bouillon après être sorti du bain. »

Pendant qu’Ali Baba se rendit dans sa chambre, Morgiane alla à la cuisine prendre le bouillon ; elle le lui apporta, et avant de le prendre, Ali Baba lui dit :

« Commence toujours à satisfaire