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LES MILLE ET UNE NUITS,

voleurs étoit retourné à la forêt avec une mortification inconcevable ; et dans l’agitation, ou plutôt dans la confusion où il étoit d’un succès si malheureux et si contraire à ce qu’il s’étoit promis, il étoit rentré dans la grotte, sans avoir pu s’arrêter à aucune résolution dans le chemin sur ce qu’il devoit faire ou ne pas faire à Ali Baba.

La solitude où il se trouva dans cette sombre demeure, lui parut affreuse.

« Braves gens, s’écria-t-il, compagnons de mes veilles, de mes courses et de mes travaux, où êtes-vous ? Que puis-je faire sans vous ? Vous avois-je assemblés et choisis pour vous voir périr tous à la fois par une destinée si fatale et si indigne de votre courage ? Je vous regretterois moins si vous étiez morts le sabre à la main en vaillans hommes. Quand aurai-je fait une autre troupe de gens de main comme vous ? Et quand je le voudrois, pourrois-je l’entreprendre, et ne pas exposer