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CONTES ARABES.

étonnés de la voir bornée, et de voir un tapis de velours qui venoit de ce côté-là jusqu’à la porte de celui du sultan. Ils ne distinguèrent pas bien d’abord ce que c’étoit ; mais leur surprise augmenta quand ils eurent aperçu distinctement le superbe palais d’Aladdin. La nouvelle d’une merveille si surprenante fut répandue dans tout le palais en très-peu de temps. Le grand visir qui étoit arrivé presqu’à l’ouverture de la porte du palais, n’avoit pas été moins surpris de cette nouveauté que les autres ; il en fit part au sultan le premier, mais il voulut lui faire passer la chose pour un enchantement. « Visir, reprit le sultan, pourquoi voulez-vous que ce soit un enchantement ? Vous savez aussi bien que moi que c’est le palais qu’Aladdin a fait bâtir par la permission que je lui en ai donnée en votre présence, pour loger la princesse ma fille. Après l’échantillon de ses richesses que nous avons vu, pouvons-nous trouver étrange qu’il ait fait bâtir ce palais en si peu de temps ? Il a vou-