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CONTES ARABES.

où il l’avoit laissée, et que le sultan se disposoit à aller la prendre et l’amener à son palais, il n’hésita pas à le devancer lui et le prince de Perse, et sans perdre de temps il se rendit en diligence au palais de plaisance ; et en s’adressant au concierge, il dit qu’il venoit de la part du sultan et du prince de Perse, pour prendre la princesse de Bengale en croupe sur le cheval, et la mener en l’air au sultan qui l’attendoit, disoit-il, dans la place de son palais pour la recevoir, et donner ce spectacle à sa cour et à la ville de Schiraz.

L’Indien étoit connu du concierge, qui savoit que le sultan l’avoit fait arrêter ; et le concierge fit d’autant moins de difficulté d’ajouter foi à sa parole, qu’il le voyoit en liberté. Il se présenta à la princesse de Bengale, et la princesse n’eut pas plutôt appris qu’il venoit particulièrement de la part du prince de Perse, qu’elle consentit à ce que le prince souhaitoit, comme elle se le persuadoit.

L’Indien ravi en lui-même de la