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LES MILLE ET UNE NUITS,

pas, lui valoir la possession de Nourounnihar. En effet, il tenoit comme une chose impossible que les princes ses cadets rapportassent rien de leur voyage qui pût entrer en comparaison avec ce qu’il avoit rencontré si heureusement. Sans faire un plus long séjour à Bisnagar, il pouvoit, en s’asseyant sur le tapis, se rendre le même jour au rendez-vous dont il étoit convenu avec eux ; mais il eût été obligé de les attendre trop long-temps : cela fit que curieux de voir le roi de Bisnagar et sa cour, et de prendre connoissance des forces, des lois, des coutumes, de la religion et de l’état de tout le royaume, il résolut d’employer quelques mois à satisfaire sa curiosité.

La coutume du roi de Bisnagar étoit de donner accès auprès de sa personne une fois la semaine aux marchands étrangers. Ce fut sous ce titre que le prince Houssain, qui ne vouloit point passer pour ce qu’il étoit, le vit plusieurs fois ; et comme ce prince, qui d’ailleurs étoit très-