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CONTES ARABES.

dont la structure merveilleuse, l’or et l’azur qui en embellissoient la voûte en dôme, et la richesse inestimable des meubles, lui parurent une nouveauté si grande, qu’il en témoigna son admiration en s’écriant qu’il n’avoit rien vu de semblable, et qu’il ne croyoit pas qu’on pût rien voir qui en approchât.

« Je vous assure néanmoins, reprit la dame, que c’est la moindre pièce de mon palais, et vous en tomberez d’accord quand je vous en aurai fait voir tous les appartemens. »

Elle monta, et elle s’assit sur un sofa ; et quand le prince eut pris place auprès d’elle, à la prière qu’elle lui en fit :

« Prince, dit-elle, vous êtes surpris, dites-vous, de ce que je vous connois sans que vous me connoissiez, votre surprise cessera quand vous saurez qui je suis. Vous n’ignorez pas, sans doute, une chose que votre religion vous enseigne, qui est que le monde est habité par des génies, aussi bien que par des hommes. Je