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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/216

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LES MILLE ET UNE NUITS,

m’éloigner trop de l’endroit ; mais c’est un autre mystère sur lequel je supplie votre Majesté de ne pas trouver mauvais que je demeure dans le silence, et de se contenter d’apprendre par ma bouche, que je suis heureux et content de mon bonheur. Au milieu de ce bonheur, comme la seule chose qui le troubloit, et qui étoit capable de le troubler, étoit l’inquiétude où je ne doutois pas que votre Majesté ne fût au sujet de ce que je pouvois être devenu depuis que j’ai disparu, et que je me suis éloigné de la cour, j’ai cru qu’il étoit de mon devoir de venir vous en délivrer, et je n’ai pas voulu y manquer. Voilà le motif unique qui m’amène. La seule grâce que je demande à votre Majesté, c’est de me permettre de venir de temps en temps lui rendre mes respects, et apprendre des nouvelles de l’état de sa santé. »

« Mon fils, répondit le sultan des Indes, je ne puis vous refuser la permission que vous me demandez ; j’aurois beaucoup mieux aimé néan-