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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/229

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CONTES ARABES.

ment quand elle auroit achevé de lui rendre le service important dont il se reposoit sur son habileté.

Comme le prince Ahmed, depuis qu’il avoit obtenu de la fée Pari-Banou la permission d’aller faire sa cour au sultan des Indes, n’avoit pas manqué d’être régulier à s’en acquitter une fois le mois, la magicienne qui ne l’ignoroit pas, attendit que le mois qui couroit fût achevé. Un jour ou deux avant qu’il finît, elle ne manqua pas de se rendre au pied des rochers, à l’endroit où elle avoit perdu de vue le prince et ses gens, et elle attendit là dans l’intention d’exécuter le projet qu’elle avoit imaginé.

Dès le lendemain le prince Ahmed sortit à son ordinaire par la porte de fer, avec la même suite qui avoit coutume de l’accompagner, et il arriva près de la magicienne qu’il ne connoissoit pas pour ce qu’elle étoit. Comme il eut aperçu qu’elle étoit couchée, la tête appuyée sur le roc, et qu’elle se plaignoit comme une personne qui souffroit beaucoup, la