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CONTES ARABES.

la fée Pari-Banou avoit chargées de ses ordres, avoient mené la magicienne dans un très-bel appartement et meublé richement. D’abord elles la firent asseoir sur un sofa, où, pendant qu’elle étoit appuyée contre un coussin de brocard à fond d’or, elles préparèrent devant elle, sur le même sofa, un lit dont les matelas de satin étoient relevés d’une broderie en soie, les draps d’une toile des plus fines, et la couverture de drap d’or. Quand elles l’eurent aidée à se coucher ; car la magicienne continuoit de feindre que l’accès de fièvre dont elle étoit attaquée la tourmentoit de manière qu’elle ne pouvoit s’aider elle-même ; alors, dis-je, une des deux femmes sortit, et revint peu de temps après avec une porcelaine des plus fines à la main, pleine d’une liqueur. Elle la présenta à la magicienne, pendant que l’autre femme l’aidoit à se mettre sur son séant :

« Prenez cette liqueur, dit-elle, c’est de l’eau de la fontaine des lions, remède souverain pour quelque fiè-