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CONTES ARABES.

être la fée qui vous l’a enlevé par ses enchantemens. De la sorte, la honte fera qu’il n’osera plus paroître, et qu’il sera contraint de passer ses jours avec la fée, exclus du commerce de ce monde, d’où il arrivera que votre Majesté n’aura plus rien à craindre de ses entreprises, et qu’on ne pourra pas lui reprocher une action aussi odieuse, que celle de l’effusion du sang d’un fils, ou de le confiner dans une prison perpétuelle. »

Quand la magicienne eut achevé de parler, le sultan demanda à ses favoris s’ils avoient quelque chose de meilleur à lui proposer ; et comme il vit qu’ils gardoient le silence, il se détermina à suivre le conseil de la magicienne, comme celui qui lui paroissoit le plus raisonnable, et qui d’ailleurs étoit conforme à la douceur qu’il avoit toujours suivie dans sa manière de gouverner.

Le lendemain, comme le prince Ahmed se fut présenté devant le sultan son père, qui s’entretenoit avec ses favoris, et qu’il eut pris place